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Nduduzo Makhathini, héritier d’une spiritualité jazz sud-africaine

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Depuis Spirit of Ntu, son premier album paru sur le label « Blue Note Africa », Nduduzo Makhathini jouit d’une notoriété réelle qui l’autorise à promouvoir une approche musicale enracinée dans les traditions sud-africaines. Ses aînés, Abdullah Ibrahim, Bheki Mseleku, Zim Ngqawana, lui ont transmis un enseignement de l’art qui irrigue aujourd’hui son inspiration débridée. Rencontré lors de sa prestation à Coutances en Normandie, le 10 mai 2024, Nduduzo Makhathini a fait appel à notre ouverture d’esprit.

« Unomkhubulwane » est le nom de la déesse de la pluie dans les croyances sud-africaines. C’est aussi le titre du nouvel album de Nduduzo Makhathini. Ce brillant pianiste aux incantations ensorcelantes cherche à trouver l’harmonie et l’équilibre spirituel à travers sa musique. Ce vœu de plénitude est sincère et certainement dicté par une enfance malmenée durant le régime d’apartheid. Lorsqu’il voit le jour en 1982, la violence sociale et la ségrégation raciale sont toujours d’actualité. Croître et s’épanouir dans de telles conditions est impossible à moins de se réfugier dans un art qui vous offre une part d’évasion. « Notre force, c’est le rythme. Le rythme dit qui nous sommes. C’est aussi ce qui définit l’univers autour de nous. Tout n’est que rythme. Le flux et le reflux des marées, c’est le rythme. Tout ce que nous vivons repose sur un rythme bien précis. La musique peut être vue comme l’addition de tous les rythmes que nous percevons. C’est le rythme du corps et de l’âme. En Afrique du Sud, nous avons un terme précis pour définir ce rythme si particulier. Nous l’appelons « Ingoma ». Ce terme spécifique renvoie aux divinités que nous célébrons à travers des chansons, des danses, des connaissances liturgiques. Tout cela pour vous dire que, sur le continent africain, la spiritualité est indissociable du son et du rythme. Nos répertoires sont toujours interprétés durant des cérémonies, des rituels sacrés. La musique, chez nous, ne peut pas s’exprimer en dehors d’un contexte spirituel. Le jazz a en lui cette part de spiritualité que les Africains lui ont transmis en traversant l’Atlantique. C’était une manière pour eux de conserver la mémoire de leurs ancêtres. Les esclaves étaient très éloignés géographiquement de leur terre natale mais parvenait spirituellement à préserver leur appartenance identitaire africaine ». (Nduduzo Makhathini au micro de Joe Farmer)

Les prestations de Nduduzo Makhathini sont des instants de méditation jazz qui vous emportent dans un tourbillon d’improvisation échevelée. Comme pour ses aînés africains ou américains, son inspiration du moment décide de son interprétation. Certains définiront ces démonstrations de virtuosité comme l’expression d’une maestria éprouvée. D’autres s’en remettront à leur foi en une divinité ou un esprit bienfaiteur. Qu’importe les raisons pour lesquelles les grands instrumentistes atteignent parfois le sommet de leur art. S’abandonner à une créativité spontanée demande, certes, de la pratique mais aussi une bonne dose de confiance en soi. « J’essaye de vivre une forme d’utopie qui me détache de la réalité quotidienne. Le pianiste Sun Râ disait souvent que l’espace cosmique était son espace d’expression. C’était sa manière de transcender son statut d’être humain et d’en appeler à la spiritualité pour affronter la violence d’une époque. Il ne voulait pas se limiter à une vie terrestre mais aspirer à une vie spirituelle. Mon maître, Behki Mseleku, réfléchissait ainsi également. C’est d’ailleurs lui qui m’a fait connaître les œuvres de John Coltrane. J’ai alors compris que, face à l’adversité de notre quotidien, il faut prendre de la hauteur. Nous avons tous oublié que nous sommes des êtres liés par notre humanité. Nous avons donc une mémoire collective partagée. Notre humanité devrait donc apprendre à dépasser les problèmes de racisme, les discussions stériles sur la couleur de peau, les longs débats sur les différences culturelles, sur les différences de langage, etc. Attardons-nous plutôt sur nos émotions et notre ressenti. Quand une personne va mal, vous le ressentez immédiatement quelle que soit sa langue, sa culture ou sa couleur de peau. C’est votre humanité qui s’exprime. Nous avons trop longtemps oublié de faire appel à nos sens et à notre intuition. Les sons, les notes, les rythmes, en d’autres mots, la musique revitalise nos sens de manière instinctive. La musique réveille nos sens. C’est la raison pour laquelle je considère que la musique peut apporter la paix dans le monde ». (Nduduzo Makhathini sur RFI)

Nduduzo Makhathini a délivré un message limpide lors du 43ème festival « Jazz sous les Pommiers ». Ses prières pianistiques ont touché les spectateurs et les ont peut-être interrogés sur leurs propres convictions et comportements quotidiens. La musique a ce pouvoir…

Nduduzo Makhathini chez Blue Note Records.

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« Unomkhubulwane » est le nom de la déesse de la pluie dans les croyances sud-africaines. C’est aussi le titre du nouvel album de Nduduzo Makhathini. Ce brillant pianiste aux incantations ensorcelantes cherche à trouver l’harmonie et l’équilibre spirituel à travers sa musique. Ce vœu de plénitude est sincère et certainement dicté par une enfance malmenée durant le régime d’apartheid. Lorsqu’il voit le jour en 1982, la violence sociale et la ségrégation raciale sont toujours d’actualité. Croître et s’épanouir dans de telles conditions est impossible à moins de se réfugier dans un art qui vous offre une part d’évasion. « Notre force, c’est le rythme. Le rythme dit qui nous sommes. C’est aussi ce qui définit l’univers autour de nous. Tout n’est que rythme. Le flux et le reflux des marées, c’est le rythme. Tout ce que nous vivons repose sur un rythme bien précis. La musique peut être vue comme l’addition de tous les rythmes que nous percevons. C’est le rythme du corps et de l’âme. En Afrique du Sud, nous avons un terme précis pour définir ce rythme si particulier. Nous l’appelons « Ingoma ». Ce terme spécifique renvoie aux divinités que nous célébrons à travers des chansons, des danses, des connaissances liturgiques. Tout cela pour vous dire que, sur le continent africain, la spiritualité est indissociable du son et du rythme. Nos répertoires sont toujours interprétés durant des cérémonies, des rituels sacrés. La musique, chez nous, ne peut pas s’exprimer en dehors d’un contexte spirituel. Le jazz a en lui cette part de spiritualité que les Africains lui ont transmis en traversant l’Atlantique. C’était une manière pour eux de conserver la mémoire de leurs ancêtres. Les esclaves étaient très éloignés géographiquement de leur terre natale mais parvenait spirituellement à préserver leur appartenance identitaire africaine ». (Nduduzo Makhathini au micro de Joe Farmer)

Les prestations de Nduduzo Makhathini sont des instants de méditation jazz qui vous emportent dans un tourbillon d’improvisation échevelée. Comme pour ses aînés africains ou américains, son inspiration du moment décide de son interprétation. Certains définiront ces démonstrations de virtuosité comme l’expression d’une maestria éprouvée. D’autres s’en remettront à leur foi en une divinité ou un esprit bienfaiteur. Qu’importe les raisons pour lesquelles les grands instrumentistes atteignent parfois le sommet de leur art. S’abandonner à une créativité spontanée demande, certes, de la pratique mais aussi une bonne dose de confiance en soi. « J’essaye de vivre une forme d’utopie qui me détache de la réalité quotidienne. Le pianiste Sun Râ disait souvent que l’espace cosmique était son espace d’expression. C’était sa manière de transcender son statut d’être humain et d’en appeler à la spiritualité pour affronter la violence d’une époque. Il ne voulait pas se limiter à une vie terrestre mais aspirer à une vie spirituelle. Mon maître, Behki Mseleku, réfléchissait ainsi également. C’est d’ailleurs lui qui m’a fait connaître les œuvres de John Coltrane. J’ai alors compris que, face à l’adversité de notre quotidien, il faut prendre de la hauteur. Nous avons tous oublié que nous sommes des êtres liés par notre humanité. Nous avons donc une mémoire collective partagée. Notre humanité devrait donc apprendre à dépasser les problèmes de racisme, les discussions stériles sur la couleur de peau, les longs débats sur les différences culturelles, sur les différences de langage, etc. Attardons-nous plutôt sur nos émotions et notre ressenti. Quand une personne va mal, vous le ressentez immédiatement quelle que soit sa langue, sa culture ou sa couleur de peau. C’est votre humanité qui s’exprime. Nous avons trop longtemps oublié de faire appel à nos sens et à notre intuition. Les sons, les notes, les rythmes, en d’autres mots, la musique revitalise nos sens de manière instinctive. La musique réveille nos sens. C’est la raison pour laquelle je considère que la musique peut apporter la paix dans le monde ». (Nduduzo Makhathini sur RFI)

Nduduzo Makhathini a délivré un message limpide lors du 43ème festival « Jazz sous les Pommiers ». Ses prières pianistiques ont touché les spectateurs et les ont peut-être interrogés sur leurs propres convictions et comportements quotidiens. La musique a ce pouvoir…

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