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Au Maroc, une famille se réjouit des révisions possibles du Code de la famille
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Au Maroc, le Code de la famille est en pleine révision. Les premières pistes de réforme ont été dévoilées le 24 décembre et elles doivent encore poursuivre leur processus législatif, avant d’être définitivement adoptées par les deux chambres du Parlement. Vingt ans après la dernière refonte du texte, les attentes sont nombreuses. Parmi les nouvelles propositions : permettre aux femmes divorcées et remariées de conserver la garde de leurs enfants.
De notre correspondant à Casablanca,
Avec ses deux enfants, Meriem* habite un petit appartement en banlieue de Casablanca, au Maroc. Il y a trois ans, elle a décidé de divorcer. « La cause, c'était la violence parce que j'étais une femme battue. J'étais une femme maltraitée. J'étais une femme, vous pouvez dire, violée par le mari, témoigne-t-elle. Malgré ça, j'ai essayé de garder les choses à l'amiable pour le développement sain des enfants. »
Alors qu’elle vient d’épouser un autre homme, sa vie bascule. Son ex-mari décide de se venger en récupérant leur aînée, une fillette de 9 ans, ce que lui permet encore la loi marocaine. « Les enfants étaient battus, [ils subissaient] un harcèlement psychique... Il voulait savoir ce que je faisais à la maison, où je dormais... », se rappelle-t-elle.
À lire aussiMaroc: divorce, polygamie... le ministre de la Justice présente sa réforme du Code de la famille
« Le droit fondamental de rester avec mon enfant »
La première mouture du nouveau Code de la famille, dévoilée il y a une semaine, revient sur cette disposition et accorde aux femmes divorcées et remariées le droit de garder leurs enfants, alors Meriem est… « Très soulagée. Hamdoullah, avec tout ce qui se passe aujourd'hui, je pense que moi et toutes les autres mamans qui sont dans le même cas que moi, on est très chanceuses. » Elle se reprend : « Vous vous imaginez qu'une mère dise, je suis chanceuse, pourquoi, pour un droit qui est fondamental de rester avec mon enfant ! »
Et Meriem pointe du doigt la différence de traitement entre hommes et femmes : « Avant, l'homme, il pouvait refaire sa vie. Tu te maries, tu fais ce que tu veux, tu peux même divorcer quatre ou cinq fois. Mais ton ex, elle est toujours soumise à toi, tu la tiens toujours en soumission, pointe-t-elle. Et ça, ce n'est pas quelque chose qui était équitable. »
La fille de Meriem partage, elle aussi, son avis, par téléphone. Au bout du fil, Sarah*, 9 ans, est d’une maturité ahurissante pour son âge. En week-end chez sa grand-mère, elle affirme : « Eh bien, j'ai été satisfaite par la nouvelle, j'étais heureuse. »
Dans le salon, il y a aussi Mehdi*, silencieux depuis le début de l’interview. Le nouveau conjoint de Meriem esquisse un sourire quand Sarah explique pourquoi elle veut rester avec lui et sa mère. « Parce que c'est vrai que ce n'est pas mon papa, ce n'est pas mon vrai papa, mais je l'aime quand même et c'est comme un papa magique pour moi, confie la petite fille. C'est un papa gentil, un papa magique. »
Mehdi, à son tour, s'exprime : « Dieu merci, je n'ai pas eu de problème d'intégration avec les enfants de ma femme. À la maison, nous vivons comme une famille, je les considère comme mes enfants, je n’ai aucun souci par rapport à ça. »
Mais concernant la réforme, rien n'est encore définitif, le Parlement doit encore se pencher dessus.
* Les prénoms ont été modifiés pour garantir l’anonymat des témoins.
À écouter dans l'Invité AfriqueMaroc: le projet de réforme du Code de la famille «oscille entre tradition et modernité»
148 episódios
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Au Maroc, le Code de la famille est en pleine révision. Les premières pistes de réforme ont été dévoilées le 24 décembre et elles doivent encore poursuivre leur processus législatif, avant d’être définitivement adoptées par les deux chambres du Parlement. Vingt ans après la dernière refonte du texte, les attentes sont nombreuses. Parmi les nouvelles propositions : permettre aux femmes divorcées et remariées de conserver la garde de leurs enfants.
De notre correspondant à Casablanca,
Avec ses deux enfants, Meriem* habite un petit appartement en banlieue de Casablanca, au Maroc. Il y a trois ans, elle a décidé de divorcer. « La cause, c'était la violence parce que j'étais une femme battue. J'étais une femme maltraitée. J'étais une femme, vous pouvez dire, violée par le mari, témoigne-t-elle. Malgré ça, j'ai essayé de garder les choses à l'amiable pour le développement sain des enfants. »
Alors qu’elle vient d’épouser un autre homme, sa vie bascule. Son ex-mari décide de se venger en récupérant leur aînée, une fillette de 9 ans, ce que lui permet encore la loi marocaine. « Les enfants étaient battus, [ils subissaient] un harcèlement psychique... Il voulait savoir ce que je faisais à la maison, où je dormais... », se rappelle-t-elle.
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« Le droit fondamental de rester avec mon enfant »
La première mouture du nouveau Code de la famille, dévoilée il y a une semaine, revient sur cette disposition et accorde aux femmes divorcées et remariées le droit de garder leurs enfants, alors Meriem est… « Très soulagée. Hamdoullah, avec tout ce qui se passe aujourd'hui, je pense que moi et toutes les autres mamans qui sont dans le même cas que moi, on est très chanceuses. » Elle se reprend : « Vous vous imaginez qu'une mère dise, je suis chanceuse, pourquoi, pour un droit qui est fondamental de rester avec mon enfant ! »
Et Meriem pointe du doigt la différence de traitement entre hommes et femmes : « Avant, l'homme, il pouvait refaire sa vie. Tu te maries, tu fais ce que tu veux, tu peux même divorcer quatre ou cinq fois. Mais ton ex, elle est toujours soumise à toi, tu la tiens toujours en soumission, pointe-t-elle. Et ça, ce n'est pas quelque chose qui était équitable. »
La fille de Meriem partage, elle aussi, son avis, par téléphone. Au bout du fil, Sarah*, 9 ans, est d’une maturité ahurissante pour son âge. En week-end chez sa grand-mère, elle affirme : « Eh bien, j'ai été satisfaite par la nouvelle, j'étais heureuse. »
Dans le salon, il y a aussi Mehdi*, silencieux depuis le début de l’interview. Le nouveau conjoint de Meriem esquisse un sourire quand Sarah explique pourquoi elle veut rester avec lui et sa mère. « Parce que c'est vrai que ce n'est pas mon papa, ce n'est pas mon vrai papa, mais je l'aime quand même et c'est comme un papa magique pour moi, confie la petite fille. C'est un papa gentil, un papa magique. »
Mehdi, à son tour, s'exprime : « Dieu merci, je n'ai pas eu de problème d'intégration avec les enfants de ma femme. À la maison, nous vivons comme une famille, je les considère comme mes enfants, je n’ai aucun souci par rapport à ça. »
Mais concernant la réforme, rien n'est encore définitif, le Parlement doit encore se pencher dessus.
* Les prénoms ont été modifiés pour garantir l’anonymat des témoins.
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