Fique off-line com o app Player FM !
RDC: à Uvira, les déchets plastiques inondent le lac Tanganyika
Manage episode 452482242 series 3250145
À Uvira, une ville du sud-est de la République démocratique du Congo, voisine de Bujumbura, la capitale du Burundi, les déchets plastiques sont partout. Ils jonchent les caniveaux, les principales avenues et les rives du lac Tanganyika. Pas de poubelle publique ni système de ramassage d’ordures. Résultat : les bouteilles de jus, d’eau, les emballages, ou même les chaussures bon marché (dont l’utilisation est très répandue), sont jetés dans la rue, et finissent dans le lac.
De notre correspondante,
Pour rentrer chez lui, Makashira, un jeune homme de 18 ans, doit enjamber des flaques débordantes de déchets plastiques. Sa maison, située en centre-ville d’Uvira, dans l’est de la RDC, borde le lac Tanganyika. « On nous a enseigné pourquoi les déchets sont mauvais. On nous a dit que ça emmène de la pollution. On nous a dit que ça emmène des moustiques, mais tout ce qu'on nous enseigne à l'école, on ne le met pas en pratique. C'est ça le problème. Lorsque nous trouvons des déchets, nous les jetons directement dans l'eau, on n'a pas une poubelle pour jeter ça », déplore-t-il.
Sans système de ramassage des poubelles, sans décharge publique ni entreprise de recyclage, il n’y aucune alternative pour la population locale, autre que celle de déverser ses ordures un peu partout. Le maire d’Uvira, Kiza Muhato, promet la création d’une cellule d’assainissement et d’hygiène pour la ville : « Nous voulons, dans l'année 2025, mettre en place cette cellule pour récolter tous ces déchets plastiques. Dans quelques mois, je pense qu'il y aura une étude sur la province du Sud-Kivu, sur la gestion totale de tous les déchets dans toutes les villes. »
À lire aussiRDC: à Bukavu, le principal barrage croule sous les déchets plastiques
L’eau, les boissons sucrées, les chaussures, les chaises, les tables, les bassines… le plastique est partout et utilisé quotidiennement. Selon Muhoza Bitaka Jean-Marie, le directeur du Centre de recherche en hydrobiologie d’Uvira et spécialiste en éducation environnementale, la solution est simple : réduire sa consommation. « On va me demander maintenant : l'eau, où est-ce qu'on va alors conserver ça ? Les jus que nous prenons chaque jour, que nous utilisons même dans les fêtes, où est-ce que nous allons mettre ça ? Mais ma réponse serait : il y a à peu près dix ans, la production de l'eau dans les plastiques, ça n'existait pas. Donc, le plastique n’est autre qu'un produit récent. Si nous arrêtons sa consommation, je pense, que ça ne serait pas un problème si la conscience écologique arrive à être ancrée dans les habitudes des gens d'Uvira. »
Les conséquences de la présence des déchets plastiques pour la santé humaine sont encore peu connues dans la zone. Mais selon Masilya Mulungula, professeur à l’université de Bukavu qui a mené une étude sur le lac Tanganyika, ses eaux sont fortement concentrées en microplastique. Le macroplastique quant à lui sédimente les fonds lacustres, cachant ainsi certaines zones de reproduction des poissons. La pêche étant l’une des principales activités de la région.
À écouter aussiTraité sur le plastique : il y en a partout, c’est la panique !
114 episódios
Manage episode 452482242 series 3250145
À Uvira, une ville du sud-est de la République démocratique du Congo, voisine de Bujumbura, la capitale du Burundi, les déchets plastiques sont partout. Ils jonchent les caniveaux, les principales avenues et les rives du lac Tanganyika. Pas de poubelle publique ni système de ramassage d’ordures. Résultat : les bouteilles de jus, d’eau, les emballages, ou même les chaussures bon marché (dont l’utilisation est très répandue), sont jetés dans la rue, et finissent dans le lac.
De notre correspondante,
Pour rentrer chez lui, Makashira, un jeune homme de 18 ans, doit enjamber des flaques débordantes de déchets plastiques. Sa maison, située en centre-ville d’Uvira, dans l’est de la RDC, borde le lac Tanganyika. « On nous a enseigné pourquoi les déchets sont mauvais. On nous a dit que ça emmène de la pollution. On nous a dit que ça emmène des moustiques, mais tout ce qu'on nous enseigne à l'école, on ne le met pas en pratique. C'est ça le problème. Lorsque nous trouvons des déchets, nous les jetons directement dans l'eau, on n'a pas une poubelle pour jeter ça », déplore-t-il.
Sans système de ramassage des poubelles, sans décharge publique ni entreprise de recyclage, il n’y aucune alternative pour la population locale, autre que celle de déverser ses ordures un peu partout. Le maire d’Uvira, Kiza Muhato, promet la création d’une cellule d’assainissement et d’hygiène pour la ville : « Nous voulons, dans l'année 2025, mettre en place cette cellule pour récolter tous ces déchets plastiques. Dans quelques mois, je pense qu'il y aura une étude sur la province du Sud-Kivu, sur la gestion totale de tous les déchets dans toutes les villes. »
À lire aussiRDC: à Bukavu, le principal barrage croule sous les déchets plastiques
L’eau, les boissons sucrées, les chaussures, les chaises, les tables, les bassines… le plastique est partout et utilisé quotidiennement. Selon Muhoza Bitaka Jean-Marie, le directeur du Centre de recherche en hydrobiologie d’Uvira et spécialiste en éducation environnementale, la solution est simple : réduire sa consommation. « On va me demander maintenant : l'eau, où est-ce qu'on va alors conserver ça ? Les jus que nous prenons chaque jour, que nous utilisons même dans les fêtes, où est-ce que nous allons mettre ça ? Mais ma réponse serait : il y a à peu près dix ans, la production de l'eau dans les plastiques, ça n'existait pas. Donc, le plastique n’est autre qu'un produit récent. Si nous arrêtons sa consommation, je pense, que ça ne serait pas un problème si la conscience écologique arrive à être ancrée dans les habitudes des gens d'Uvira. »
Les conséquences de la présence des déchets plastiques pour la santé humaine sont encore peu connues dans la zone. Mais selon Masilya Mulungula, professeur à l’université de Bukavu qui a mené une étude sur le lac Tanganyika, ses eaux sont fortement concentrées en microplastique. Le macroplastique quant à lui sédimente les fonds lacustres, cachant ainsi certaines zones de reproduction des poissons. La pêche étant l’une des principales activités de la région.
À écouter aussiTraité sur le plastique : il y en a partout, c’est la panique !
114 episódios
Todos os episódios
×Bem vindo ao Player FM!
O Player FM procura na web por podcasts de alta qualidade para você curtir agora mesmo. É o melhor app de podcast e funciona no Android, iPhone e web. Inscreva-se para sincronizar as assinaturas entre os dispositivos.